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ABANDON DU DOUBLEMENT DE LA RN 13 ENTRE ÉVREUX ET CHAUFOUR-LÈS-BONNIÈRES : IMPACTS SUR LA DÉVIATION SUD-OUEST D'EVREUX - suite - Pour un projet raisonnable
Pour rappel, dans notre article
« ABANDON DU DOUBLEMENT DE LA RN 13 ENTRE ÉVREUX ET CHAUFOUR-LÈS-BONNIÈRES : IMPACTS SUR LA DÉVIATION SUD-OUEST D'EVREUX »
nous annoncions des propositions permettant de limiter la pollution de l'air.
Nous détaillons ci-dessous la notion de « Pour un projet raisonnable :
prévoir une largeur d'emprise à 2x1 voie et une vitesse autorisée à 90km/h.
Nous nous appuyons sur le document du Sétra (Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements) relatif aux 2x1 voie, « routes à chaussées séparées ».
Ce guide préconise « l'emploi d'une route à 2x1 voie pour des niveaux de trafic durablement modérés, avec un taux moyen journalier annuel (TMJA)* de l’ordre de 10 000 v/j, mais peut aussi être envisagée pour des TMJA sensiblement plus élevés, de 15 000 à 20 000 v/j. »
Le trafic de la déviation d’Évreux, si l'on se réfère à la tendance générale de baisse des trafics,
devrait se stabiliser entre 15 000 et 20 000 véhicules par jour dans les deux sens.
La déviation, si la circulation était limitée à 90 km/h avec des mesures permettant
le développement des modes alternatifs à l'automobile, se trouverait délestée.
Les usagers préféreraient utiliser les transports collectifs ou des modes de déplacement doux.
Le trafic s'en trouverait beaucoup plus fluide.Le gain de temps procuré milite en faveur de ces nouveaux modes de circulation.
C'est d'ailleurs en ce sens, que la circulaire du 12 mars 2012 du Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, préconise l'emploi des 2x1 voie et porte instruction sur les conditions techniques d’aménagement de ce type de voie, route à chaussées séparées. Voir lien (voir https://dtrf.cerema.fr/pdf/pj/Dtrf/0006/Dtrf-0006527/TO6527.pdf?openerPage=notice )
Elle cite « L’évolution de notre société vers une prise en compte plus importante des exigences du développement durable nous amène naturellement à concevoir de nouvelles infrastructures dans le strict respect des besoins identifiés, en cherchant à réduire l'empreinte des transports terrestres sur l'environnement et à limiter nos coûts d’investissement et de maintenance, tout en poursuivant notre lutte contre l'insécurité routière. Dans ce contexte, et tenant compte des développements techniques intervenus ces dernières années, la direction des infrastructures de transport a recherché, pour le réseau routier national et sur des axes dont le trafic sera durablement modeste (10 000 à 15 000 véh/j à terme), un nouveau type d'infrastructure, intermédiaire entre la route à 2x2 voies à caractéristiques autoroutières et la route ordinaire à 2 voies. »
Du fait de l'abandon du projet de doublement à 2 x 2 voies de l'itinéraire de la RN 13 entre Évreux et Chaufour les Bonnières, la fonction d'écoulement du trafic de transit disparaît de facto, du projet de déviation d’Évreux. Seule la fonction de desserte des pôles d'activités reste la justification du maintien du projet.
La circulaire ajoute « Deux grands domaines d’emploi de la route à 2x1 voie peuvent être envisagés, l’un correspondant plutôt à une fonction de transit, l’autre à une fonction de distribution. »
Nous sommes dans le cas de cette dernière fonction et il n'y a pas de raison d'ignorer les préconisations de la circulaire puisqu'à terme, le trafic aux alentours de l'agglomération de la ville d’Évreux devrait amorcer une diminution dans les années à venir.
De plus, la réduction de la vitesse autorisée, à 90km/h, aurait pour avantage, de dissuader les poids lourds d'emprunter cet axe pour gagner du temps, et pour éviter le péage sur l'autoroute A 13, entre Paris et Caen. C'est le fameux trafic induit qui n'est toujours pas pris en compte dans les nouveaux projets routiers.
Le sujet a déjà été traité par l'association ENE le 18/04/2022 : voir lien https://www.evreux-nature-environnement.org/v2/node/601
Aussi, nous invitons la maîtrise d'ouvrage
à profiter de ce changement de stratégie dans la politique routière de la région Normandie,
pour reconsidérer les caractéristiques techniques de ce nouvel axe routier.
*TMJA : Le trafic moyen journalier annuel (TMJA) d'une section routière est obtenu en calculant la moyenne sur une année du nombre de véhicules circulant sur cette section, tous sens confondus, au cours d'une journée.