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Le prix de l'eau potable à Evreux et dans les communes de l'EPN
EAU POTABLE
L’eau potable est partout un enjeu important, et peut-être à Evreux plus qu’ailleurs.
Le Magazine d’EPN (n°20) vient de publier un article très intéressant sur la protection de la ressource de l'eau.
LA DEPÊCHE du vendredi 7 Janvier, a fait paraitre également, un article sur le thème du prix du m3, dans lequel vous avez appris que ce prix avait baissé et devrait rester stable.
Tout ce que vous lisez dans ces articles est exact et mérite d’être encouragé, mais vous donnent-ils tous les éléments dont vous avez besoin pour vous faire une opinion sur le sujet ?
N’y a-t-il pas quelques « manques » dans les affirmations du Magazine de l'EPN et de la Dépêche ?
PROTEGER LA RESSOURCE
L'article concerne la campagne où beaucoup reste à faire. C'est bien de s'y atteler, car ça prendra du temps, mais il faut bien choisir les captages, car à terme il y en aura moins, mais mieux protégés.
Faut-il comprendre qu'en ville tout va bien et que la protection de la ressource y est effective ?
Malheureusement non !
Evreux et les communes alentour sont alimentées depuis les forages d’Arnières et c’est là que la ressource est protégée par un périmètre de plus de 400 hectares où les activités sont règlementées, et certaines sont même interdites.
La station d’épuration de La Musse devrait être raccordée à l’égoût depuis 10 ans et elle ne l’est toujours pas ! Elle continue ainsi à cracher son rejet sur le périmètre de protection de l’eau potable …
Interdites aussi les excavations, alors qu’on s’apprête à faire passer la future Déviation sur ce même périmêtre …
Protéger la ressource ? Oui, bien sûr, mais pourquoi ne pas commencer, par ne pas la mettre en danger ?
LE PRIX DU M3 A BAISSÉ !
C’est vrai ! Mais c'est vrai aussi que la petite baisse a été précédée d'une hausse très importante.
Cette hausse est liée à la déviation, comme nous l'avons déjà expliqué dans notre article du 21 Mars 2017 “Le Prix de l'eau potable à Evreux” :
fermeture du meilleur captage d'eau : celui de l'hippodrome, acquis par Déclaration d'Utilité Publique et payé par l'usager,
recherche et nouveaux forages,
construction d'une usine de traitement, les nouveaux captages fournissant une eau de moindre qualité que les forages existants.
En conclusion:
…..Ce sont des conséquences directes du projet de déviation routière. Ce n’est donc pas l’usager de l’eau qui doit supporter les 40 M€ qu’elles représentent. Ce coût aurait du être intégré au budget de la déviation. Chantier d’Etat oblige !.....
Et quand on cite :
5,62€/m3 - source Observatoire national des services de l'eau et de l'assainissement,
5,17€/m3 – source 60 millions de consommateurs,
37% d'augmentation entre 2011 et 2014,
On ne parle que du tarif « particuliers », pas des prix, ni des hausses supportés par les usagers industriels, commerciaux et agricoles. Ils bénéficient de prix moindres et c’est normal s’ils consomment plus. Mais on est en droit de poser la question : quels sont ces prix ?
Ces prix ont-ils subi les mêmes hausses, et bénéficié des mêmes baisses ? Quand ces professionnels opèrent des forages privés, l’eau qu’ils rejettent fait-elle l’objet d’un comptage et d’une facturation pour assainissement ?
Vous voyez, le prix a baissé pour les particuliers, la protection de la ressource est en bonne voie (hors déviation !), mais il reste beaucoup à faire dans l’information du public !
C'est pourtant la meilleure façon d'éviter la “légende urbaine” (cf article LA DEPECHE )
ET LA RECHERCHE DES FUITES ?
Il faut préciser que pour l'année 2018 sur le réseau géré par l'EPN , l’indice linéaire des pertes en réseau (*) est de 8.0 m³/j/km (9.1 en 2017) soit une perte de 2 194 184 m3 sur un volume mis en distribution de 6 977 237 m3 ( source Rapport Annuel sur le Prix et la Qualité du Service – DCE EPN màj 2019)
(* Cet indicateur permet de connaître, par km de réseau, la part des volumes mis en distribution qui ne sont pas consommés sur le périmètre du service. Sa valeur et son évolution sont le reflet d'une part de la politique de maintenance et de renouvellement du réseau, et d'autre part des actions menées pour lutter contre les volumes détournés et pour améliorer la précision du comptage chez les abonnés)
(à titre de comparaison, “À l'échelle « France entière », les pertes par “fuites” annuelles représentent près d'un milliard de m3 , l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 18 millions d’habitants” (source Observatoire national des services publics d'eau et d'assainissement ))
En conclusion, si la baisse et la stabilité du prix de l'eau ont été appréciables pour le consommateur, n'aurait-il pas mieux valu investir sans attendre, dans la lutte des volumes détournés et dans le renouvellement du réseau (cf définition de l'indicateur) ?