Vous êtes ici
LES PESTICIDES : SI ON LES CHERCHE, ON LES TROUVE
Près d’un million de consommateurs, essentiellement en zones rurales, reçoivent toujours une eau non conforme. Les pollutions agricoles constituent toujours les premières causes de contaminations : 450 000 consommateurs boivent ainsi une eau dépassant les normes maximales en pesticides et 148 000 une eau contaminée par les nitrates.
Quant aux contaminations bactériennes, elles ne touchent plus désormais que 80 000 consommateurs essentiellement en zones de montagne et en zones rurales de l’Est. Enfin, les autres contaminations (arsenic, radioactivité, sélénium…) restent plus limitées et touchent de plus faibles proportions de consommateurs.
S’agissant des pesticides, première source des pollutions, si depuis 2017, officiellement cela va mieux, l’étude met à jour des graves carences en termes de gestion des risques.
NOMBRE DE PESTICIDES RECHERCHÉS DANS LES ANALYSES OFFICIELLES : SEULEMENT 12 DANS L’AISNE CONTRE 609 DANS LE VAR !
Les travaux de l’UFC-Que Choisir et de Générations Futures, qui ont associé leurs expertises, pointent les limites des analyses officielles.
Alors que plus de 750 molécules différentes de pesticides et de leurs dérivés sont susceptibles de se retrouver dans l’eau potable, seulement 206 sont en moyenne recherchées, avec d’inacceptables disparités locales.
En effet, la liste des molécules recherchées est définie par chaque Agence régionale de santé (ARS), en fonction des spécificités locales, notamment agricoles. Pour près de vingt départements, le spectre des analyses est clairement insuffisant.
C’est le département de l’Aisne qui remporte la palme du plus faible nombre de substances recherchées (12 seulement en moyenne, soit 50 fois moins que dans le Var !), alors même qu’il s’agit d’une région d’agriculture intensive où sont répandues de grandes quantités de pesticides.
DES PESTICIDES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS SUSPECTÉS RETROUVÉS DANS PLUS DU QUART DES ANALYSES POURTANT RÉPUTÉES CONFORMES
A la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens (p.e.) peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses et devraient de ce fait être strictement interdits en application du principe de précaution.
La réglementation européenne sur les pesticides empêche en théorie la vente de pesticides ayant des propriétés p.e.. Mais dans la pratique, le niveau d’exigence requis pour démontrer les effets néfastes sur le système hormonal est tellement élevé qu’il rend cette réglementation totalement inopérante, laissant sur le marché des centaines de pesticides soupçonnés d’être p.e..
Notre étude révèle ainsi la présence de pesticides soupçonnés d’être p.e. dans 28 % en moyenne des analyses considérées comme conformes à la réglementation.
L’UFC-Que Choisir et Générations futures invitent donc chacun à consulter la carte interactive de l’eau du robinet qui est en accès libre pour vérifier la qualité de son eau potable et constater où se situe leur département dans la recherche de pesticides