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Consultation publique ZAC du Long Buisson 3

« C'est par leur politique d'aménagement du territoire et d’occupation du foncier que les acteurs publics agissent pour corriger les déséquilibres et orienter les développements des territoires à partir d'un projet global et prospectif ».

C'est par ce postulat, que le  Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales ouvre son site dédié aux politiques foncières et opérations d’aménagement.

Il poursuit «  La connaissance du foncier est un préalable à toute démarche de projet, qu’il s’agisse d’un projet de territoire ou d’un projet d’aménagement. L’analyse des spécificités géographiques, de l’occupation et de l’appartenance du terrain et des mutations possibles permettent de comprendre le territoire et de concevoir une politique et une stratégie foncière ».

 

L'association « Evreux Nature Environnement » estime que la politique d'aménagement du territoire  fixée dans le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI) et qui préside aux choix des élus quant à la stratégie poursuivie, ne procède pas de la connaissance du foncier.

 

L'analyse préalable et les choix stratégiques qui ont conduit à la création de la nouvelle zone d'aménagement du Long Buisson 3 sont très critiquables.

 

 

L'analyse préalable

Vous exposez  que le développement de cette zone répond à un enjeu fort de déficit en foncier économique et plus particulièrement à un déficit en termes de grandes parcelles.

L'application de la méthode « Mode d’Occupation des Sols (MOS) » que vous avez utilisée pour l'élaboration des documents d'aménagement du territoire, ne nous semble pas refléter la réalité et conduit à un leurre. En effet, vous exposez que seuls 12,1 hectares restent disponibles sur la ville d' Evreux et les communes limitrophes. Nous avons, pour notre part, connaissance de prés de 55 hectares de terrains ou locaux disponibles à la date d'aujourd'hui.

Un recensement « in situ »des espaces disponibles aurait dû être effectué, avant  d'affirmer ce déficit de foncier disponible.

La collectivité s'est -elle posé la question s'il est utile de créer une énième zone en artificialisant une nouvelle fois des terres agricoles, alors que des disponibilités foncières existent sur les ZAC  d' Evreux et sa périphérie.

 

 

Le choix stratégique

Il est vrai qu'une réserve foncière d’environ 56 hectares, constitue pour une collectivité territoriale, une ressource capitale pour une extension urbaine. Néanmoins, il est vital pour l'équilibre économique de la collectivité, de ne pas utiliser ces réserves, n’importe comment.

Nous pensons que les projets d’urbanisme opérationnel engagent durablement l’évolution de l'agglomération.

Le projet de développement urbain du Long Buisson 3,  tel qu'il nous est présenté  semble avoir été établi sans qu'il soit tenu compte de la spécificité géographique du site en question.

Certes, sa situation  en bordure des axes routiers structurants et son effet vitrine en entrée de ville  constituent des  atouts pour l'agglomération, mais il aurait été utile de se demander si sa proximité  avec la ZUP de la Madeleine ne mériterait pas un peu plus de considération ?

Les besoins et les attentes, à cet endroit, ne seraient-ils  pas  d’une autre nature pour favoriser l’évolution de la ville  au service des citoyens ?

Les réflexions stratégiques à l'échelle du territoire n'ont- elles pas occulté la définition de la politique urbaine à développer ? 

Les objectifs et les  moyens semblent avoir été confondus.

Nous pensons que concentrer des zones d'activités sur les seules unités urbaines d'Evreux et/ou Saint André de l'Eure, sont source de déséquilibre entre villes centres et communes rurales, pouvant accentuer les différences de traitement des ménages dans leur consommation liées aux déplacements. En outre, le bilan carbone s'en trouvera encore plus aggravé pour la collectivité.

 

Le choix écologique

Quant au parti pris de réaliser une zone économique à vocation écologique, cela est d'un contre sens inacceptable et une volonté antinomique.

Comment peut-on imaginer créer une zone de  60 hectares respectueuse de l'environnement -dite « écologique » - en y construisant des bâtiments destinés à l'accueil d'entreprises sur une surface  de prés de 35 hectares et  en aménageant 15 hectares de VRD. Sans parler des choix constructifs des bâtiments dont la finalité architecturale n'est que de remplir son rôle d'accueil d'une activité.  Au mieux, pourrait-on parler d'insertion dans le site. Mais, le sujet ne semble pas avoir été traité.  La hauteur des bâtiments jusqu'à 12 mètres, nous semble beaucoup trop excessive. Même si des distances de retrait de 30 mètres minimum par rapport aux zones bâties sont imposées, ces hauteurs seront à coup sûr, source de gêne visuelle pour les riverains.

Le choix écologique qui est fait, consiste en une insertion des bâtiments à l'aide d'aménagements paysagers. Ce choix est fortement critiquable puisque le site actuel est un paysage de plaines  et  de cultures agricoles avec en fond, un paysage urbain fait de commerces, d'équipements sportifs ou de jardins et d'espaces verts, ce qui a le mérite d'atténuer la densité de l' urbanisation propre à une ZUP.

Certes, le projet a été amélioré pour prendre en compte les observations faites en réunion publique, comme la mise en valeur de la voie romaine ou la protection visuelle, sonore, des parties urbanisées riveraines du projet, notamment du hameau de Melleville. Mais cela ne semble, cependant pas, procéder d'une réelle volonté architecturale et environnementale du maître d'ouvrage.

 

Propositions

Plan de « rénovation urbaine »

Depuis la création des sites d'activités sur l'agglomération d'Evreux et de Saint André et des bassins d'emplois au sud du territoire de l'EPN,  la désindustrialisation des années 1990-2010 qui a suivi, a créé des friches industrielles qu'il est urgent de se réapproprier. Pour la seule ville d’Évreux et, pour ne citer que les plus importants, les sites industriels comme Valéo, rue  Cocherel,  ou Télémécanique, rue Vulcain, restent disponibles.

Aujourd'hui, les besoins des entreprises et les contraintes d’implantation ont évolué. Il faut réintervenir sur ces espaces industriels et artisanaux et sur certaines infrastructures.

Un plan de rénovation urbaine doit être engagé.

 

 

 

 

Arrêt du projet de création de la  ZAC et nouveau projet

Au vu des constations citées ci-dessus, nous proposons que l'EPN revienne sur son projet.

 

Un nouveau projet pourrait voir le jour sur les terrains  du Long Buisson, alliant :

  • le besoin d'équipements publics identifiés par les élus, avec la nécessité  de limiter l'artificialisation des sols et de répondre aux objectifs de la non consommation des espaces agricoles,
  • l'utilisation des sols pour permettre l'extension d'une culture raisonnée en profitant de la proximité du Lycée Horticole et des formations dispensées,
  • le développement de l'agriculture sous serre pour servir de consommateur des excédents de la concession du chauffage urbain,
  •  la prise en compte des mesures de réduction des impacts du projet sur le climat et l'air en réduisant au maximum la circulation  automobile,
  •  l'élaboration d'un projet respectueux de la faune et de la flore, avec le choix de laisser les sols, à certains endroits, à leur destination existante,
  • permettre un aménagement de cheminement doux sur le tracé de la voie romaine, destiné aux piétons et aux cyclistes pour relier la ville centre aux communes du sud du territoire de l'EPN.

 

Il a l'ambition de développer ici une « zone écologique »  en y ajoutant le qualificatif de  « poumon vert ».

Si le virage « écologique » n'était pas pris à l'occasion de ce projet, l'exercice consistant à «  concilier simplicité et ambition » comme l'a indiqué notre nouveau  premier ministre lors de son discours de politique générale du 15 juillet 2020 », nous semblerait avoir été raté.

 

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