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POLLUER L'ITON?

 

Accrochez vous bien, ça va glisser !

Rond-point des Fayaux : altitude 140 m

Rivière Iton : altitude 70 m

Et entre les deux, la « déviation », en quelque sorte un toboggan de 30 m de large et 2 km de long sur lequel l’eau ruissellera avant de rejoindre la rivière.

S'il s'agit d'une eau propre, pas de problème.

Mais ça ne peut pas être le cas !...

Cette eau aura en fait ruisselé sur une plate-forme autoroutière, inévitablement chargée de tout un tas de polluants bien connus des concepteurs d’autoroutes.

 

C’est pourquoi, juste en bas du toboggan, avant d’être rejetée à l’Iton, cette eau passera par un énorme bassin de «traitement» (?) (1) et une noue enherbée.

Deux dispositifs censés diminuer, sinon supprimer, les polluants entraînés au passage par le ruissellement.

Vous suivez? Pas encore noyés?...

 

La DREAL a donc mesuré les polluants déjà présents dans l’Iton, puis calculé ce que deviendraient ces teneurs en sortie de bassin.

Ça donne la comparaison suivante (voir annexe 10 du dossier d’enquête publique)

 

 

 

Teneur actuelle

Teneur avec déviation et bassin de traitement

MES(2)

1,3 mg/L

1,59 mg/L

Cuivre

1,1 µg/L

1,4 µg/L

Zinc

4,8 µg/L

7,9 µg/L


 

Nous avons fait valoir auprès du Tribunal Administratif qu’une autorisation « loi sur l’eau » ne pouvait pas être accordée à un projet dont le responsable lui-même annonçait qu’il transgresserait la règlementation en vigueur. (3)

 

La Préfecture a faiblement contre argumenté, mais le Tribunal a reconnu le risque de pollution de la rivière. C'est pourquoi, en avril 2016, il a prononcé l’annulation de l’arrêté d’autorisation, en tant qu'il ne garantissait pas l'absence de dégradation de l'eau de l'Iton. (C'est même exactement le contraire !...)

… EN TANT QUE, voilà une formule bien alambiquée pour signifier que rien n’est annulé, sauf les travaux ayant trait à l’eau et à l’Iton. Une formule sur laquelle nous reviendrons dans le prochain et avant-dernier chapitre.

 

Comme le lecteur pourra le constater, s'il nous suit toujours, ce point concernant la pollution de la rivière du fait de la déviation, est le seul de nos arguments qu’ait retenu le Tribunal de Rouen. Quand on constate les efforts déployés pour repousser tous les autres et l’échec de la préfecture concernant celui ci, on saisit combien la protection de l'eau est une urgence.

Ce n'est évidemment pas nous qui dirons le contraire...

Et il est de bon sens d'éviter de polluer un cours d'eau; alors qu'il demandé à d'autres de faire des efforts pour diminuer les apports de molécules polluantes .

 

Mais quand même... le saccage de la forêt, les coups portés à la faune, les coûts qui ne cessent d'augmenter, les munitions négligées, cela ne compterait pas ?...

 

Le monde de la Justice est décidément bien à part ! Même si c'est probablement nécessaire...

 

 

 

Notes

1. Lors de l’enquête publique, les bassins étaient qualifiés de bassins de traitement, équipés de déshuileurs. Lors de l’arrêté d’autorisation, il n'est plus question que  de déshuileurs ou de tout dispositif équivalent, mais pas mention de traitement. Actuellement ce ne sont plus que de simples bassins de rétention …

2. Matières En Suspension

3. Article L.211-1 du Code de l’environnement : « …toute pollution … susceptible … d’accroitre la dégradation des eaux … »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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