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Bilan des activités de ENE durant ces 14 derniers mois

 

 Le 10 mai dernier, Evreux Nature Environnement a tenu son assemblée Générale annuelle.
Dans ce cadre, son bilan d' activités a été présenté, débattu  et voté à l'unanimité.

Dés le mois de mars 2015, ENE a été présente au sein du collectif Alternatiba, et vite rejointe par certaines de ses associations adhérentes, notamment l'ALEC et l'Amap.

Outre notre participation à l'organisation du village des alternatives à Evreux, le 12 septembre, nous y avons tenu un stand dont l'enjeu était pédagogique: rappeler à tous les visiteurs le circuit de l'eau potable, du captage de l'eau souterraine au rejet des eaux usées en milieu naturel après traitement, et éventuellement, accompagner la lecture de la facture d'eau quand cela nous était demandé.

Le même mois, notre fédération régionale (HNNE) a offert une représentation à Evreux du spectacle «Step crisis» traitant des dérèglements climatiques d'une façon un peu «déjantée». 

Parallèlement, nous avons maintenu le contact avec les communes environnantes concernées par des captages d'eau. Notamment Arnières sur Iton. L'enjeu étant de voir avec les agriculteurs concernés, les pratiques spécifiques aux parcelles impactées par les périmètres de protection des captages d'eau. Ce travail s'est fait à l'initiative de ENE, avec le GRAB HN, association adhérente de ENE, et Terre de Liens . Une fois le contact créé, certains agriculteurs ont pris RV avec le GRAB ou Terre de Liens  pour estimer le développement en culture bio de la parcelle concernée.

Pour aller vers les habitants, nous avons participé à 3 foires à tout (Navarre, Arnières, Sylvain les Moulins) et au salon du livre, sur l'Iton. Nous avons aussi organisé une gratiféria très appréciée à la Madeleine.

Dans ces diverses occasions, ainsi qu'à Trangis, pour la ronde des jardins 2015, nous proposions une information pédagogique sur la croissance des arbres (chênes) et leur durée de vie.

Notre adhérente dessinatrice, Martine, a réalisé pour l'occasion 2 panneaux aussi beaux qu'instructifs permettant de comprendre qu'un chêne de 100 ans abattu, ne pouvait être «compensé» par 2 bébés chênes . L'arbre est à lui tout seul un écosystème, sa mort entraine la rupture d'équilibre pour toute une faune et flore dont la vie est organisée par rapport à cet autre être vivant qui lui offrait le gite et le couvert. La compensation est en fait un pari sur l'avenir très onéreux!... 

 

Durant ces mêmes 14 mois, ENE a saisi toutes les opportunités d'augmenter ses connaissances et ses modalités d'action: en siégeant au conseil d'administration d'Air Normand, et à celui du Parc des Boucles de Seine ; et plus récemment en rencontrant monsieur Daniel Boizard de Brownfields, suite à l'enquête publique d'Aspocomp. Nous sommes très conscients que la réhabilitation des friches industrielles est un sujet qui va prendre de l'ampleur. Monsieur Boizard est disposé à nous rencontrer encore, et des contacts sont établis avec d'autres villes confrontées à cette problématique. 

Par contre, nous avons manqué de temps pour participer pleinement à toutes les enquêtes publiques sur le périmètre géographique de ENE, et pour répondre à la demande de citoyens qui souhaiteraient être accompagnés lors des consultations publiques. 

Pour la même raison, le manque de temps, nous n'avons pas pu proposer d'actions pédagogiques spécifiques pour les enfants et adolescents,. 

Chacun ici se doute que le temps qui nous a manqué, c'est celui que nous avons donné, sans compter, à la défense de nos environnements et paysages, de notre eau potable, de nos sols et in fine, de la santé des habitants concernés par le projet de la déviation sud ouest d'Evreux. Mais aussi de l'usage qu'il est fait de l'argent public et de sa juste adaptation aux services dus à la collectivité. 

 

Après 27 mois d'instruction pour notre premier recours et 20 pour le second,- soit au 2ème anniversaire de l'ouverture de notre première requête (délai habituel) -l'instruction a été close et l'audience fixée au 15 décembre avait tout pour nous faire espérer que l'intérêt général était pris en compte à travers nos arguments dont 2 d'entre eux étaient cités comme «vices substantiels», c'est à dire des défaillances entrainant l'annulation des deux arrêtés préfectoraux contre lesquels nous avions déposé nos recours. 

Le jugement nous était annoncé pour le 12 janvier, mais plus rien de ce qui était logiquement prévisible n'a suivi...

Nous avons été informés de la réouverture de l'instruction, et d'une nouvelle audience pour laquelle nous devions fournir un nouveau mémoire, non plus sur nos griefs par rapport au projet de déviation , mais sur ce que selon nous, l'annulation du projet ferait gagner ou perdre à l'intérêt général. Exercice surprenant pour une association de protection de l'environnement, auquel nous nous sommes conformés de notre mieux . Et, nouvelle surprise, le 15 mars, la 2ème audience n'a pas porté sur cette nouvelle approche . Cette singulière deuxième audience s'est résumée à entendre le même rapporteur public faire son mea culpa. Il s'était trompé le 15 décembre... Nous l'avons donc entendu dire très exactement le contraire de ce qu'il avait dit le 15 décembre....De vice substantiel, l'absence de l'avis de l'Autorité Compétente en Matière d'Environnement (ACME) est devenue une absence n'ayant aucunement pu modifier l'information du public et du porteur de projet … Qu'elle était donc négligeable puisque nous n’avions pas fait la preuve qu’elle ait modifié les avis ou questions!...

Pour celles et ceux qui comme nous ont eu accès à ce type de document, il est évident que c'est un travail de synthèse particulièrement documenté et rigoureux, de l'ensemble des précautions à prendre pour résoudre les difficultés connues ou pour s'assurer à priori de l'absence de « mauvaises surprises » susceptibles de se présenter dans le déroulement du chantier. Au lieu de 7kilos de papier, la lecture de ce document  (31 pages pour le projet de contournement est de Rouen) facilite une vision d'ensemble claire et précise. C'est pour cela qu'elle est obligatoire. 
Nous sommes donc fondés à penser que si l'avis de l'ACME (Autorité Compétente en Matière d’Environnement) avait été demandé et joint au dossier de l'enquête publique conformément aux préconisations de la loi, la « découverte » de l'amiante aurait été anticipée, et traitée, avant même le début du chantier. Et nous craignons fort de voir la liste des exemples s'allonger. Mais, il sera bien tard pour que chacun, chacune regrette de ne pas avoir entendu nos messages d'alerte. 

 

Nous avons à chaque fois que possible dit notre inquiétude pour la dernière tranche du chantier. ENE n'est pas seule à craindre des conséquences gravissimes de la traversée de la vallée de l'Iton. L'Agence Régionale de Santé, l'hydrogéologue expert, ont tiré le signal d'alarme, sans être entendus eux non plus...

 

Nous tirons de cette lourde expérience juridique, quelques premières leçons : 

  • Il est très difficile de se faire entendre sans l'appui de la population qui, désinformée, est très loin d'imaginer ce que nous avons découvert ou vérifié au-delà de ce que nous pensions.
  • L'enquête publique est l'étape à ne pas rater, après la déclaration d'utilité publique, il est très difficile d'empêcher la mise en route des bulldozers, tronçonneuses, etc.
  • L'information citoyenne est quasi inaudible, pourtant les médias locaux n'ont jamais repoussé nos propositions d'articles et nous n'avons jamais boudé leurs demandes. 
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Nous ferons un bilan plus exhaustif ultérieurement, et nous espérons que l'Etat, la préfecture, conclueront de leur côté qu'associer la population est au moins une précaution nécessaire, mais surtout une richesse d'informations dont on a grand tort de croire que l'on puisse s'en passer sans conséquence...

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