Vous êtes ici
Le Cimetière des Fous de Paul Eluard
En ouvrant le livre d'Axel Kahn « Et le Bien dans tout ça ? » mon regard a été attiré par la page en miroir de celle portant la dédicace. Il était écrit : « Paul Eluard : Le Cimetière des Fous, page 253 »
J'avoue que je ne connaissais pas ce poème.
En recevant le même jour, l'annonce d'un article du journal Le Figaro puis d'un second, parlé cette fois, de France Info consacrés au cimetière d'Evreux, cela m'a donné l'envie de revenir sur ce sujet.
Eluard poursuivi par les nazis pour son poème « Liberté, j'écris ton nom » est touché par le cimetière des fous de l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère.
Ce texte apparaît comme le complément touchant et humain de toutes les lignes que nous avons soit relayées, soit nous-mêmes écrites à ce sujet.
Preuve s'il en est que rayer d'un trait de plume un cimetière dans un bureau d'études touche le cœur en ce que nous avons de plus sensible.
Entre la sécheresse des actions sur le papier ou l'ordinateur et les conséquences sur les êtres humains il y a un vrai fossé.
Axel Kahn a beaucoup raconté comment la phrase décisive de son père « sois raisonnable et humain », l'a guidé toute sa vie de médecin.
Ces deux mots peuvent guider n'importe lequel d'entre nous. Si ceux qui décident et ordonnent les avaient constamment en mémoire, le monde serait sans aucun doute, plus beau.
Danielle Biron
Poème gravé sur une stèle du « Cimetière des fous » de Saint-Alban-sur-Limagnole
Ce cimetière enfanté par la lune
Entre deux vagues de ciel noir
Ce cimetière archipel de mémoire
Vit de vents fous et d'esprits en ruine
Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu
Les inconnus sont sortis de prison
Coiffés d'absence et déchaussés
N'ayant plus rien à espérer
Les inconnus sont morts dans la prison
Leur cimetière est un lieu sans raison
Paul Eluard